Auteur : 
Andréa NJAMENI

Andréa m’a suggéré de rédiger pour la newsletter le présent billet sur le thème de l’écologie. Franchement, au départ, j’ai hésité. Si on cumule mon temps d’écran (je tape avec 2 doigts et demi sur mon clavier, je suis lent), l’envoi de courriel avec fichiers joints – texte et photo - le temps d’écran pour la lecture par le comité de rédaction, puis celui de tous les crealidiens (nombreux, pas vrai ?!) qui vont lire la publi, sans compter les espaces de stockage utilisés, et j’en passe… Tout cela me paraissait désespérément consommateur de CO2. Puis je me suis raisonné : après tout, dès que je bouge, je consomme. Aller me coucher pour limiter mon empreinte carbone n’a guère de sens. J’ai donc décidé de ne pas passer du clic au clic-clac tout de suite.
 
Écologie :  n.f. - Étude des êtres vivants et de leurs relations avec le milieu où ils vivent. Vaste sujet. Énorme bobine, de laquelle il me faut tirer un fil, à dévider humblement, dans un modeste format. Épicurien patenté et viandard repenti, je choisis d’écrire 3 mots sur notre consommation alimentaire et la question des déchets ménagers.
 

 
Eugène Poubelle, préfet de la Seine dans les années 1880, avait en son temps imposé aux parisiens de stocker et évacuer leurs ordures au moyen de conteneurs de quartiers. Et l’essentiel était à l’époque retraité par des métiers et des circuits dont on pourrait encore s’inspirer aujourd'hui (chiffonniers, éboueurs, maraîchers, micro-élevages…). Ceci dit, il n’aurait pu imaginer la croissance exponentielle du volume de nos déchets. Chaque français en produit 1 kg quotidiennement[1], dont un tiers sont putrescibles, qui pourraient donc être compostés (ce qui n’est le cas que pour une infime proportion). Et pour rester dans les tiers : plus de 30% des denrées alimentaires produites sont jetées, dont 1/3 sont encore sous emballage. Heureusement, nous exploitons en France 236 décharges – les décharges sauvages ne sont bien entendu pas comptabilisées – et 126 incinérateurs. On est sauvés !!
 
Rigolo, non ? (je n’oublie pas qu’il s’agit d’un billet d’humour J). Et à propos de déchets, vous saviez que 9 oiseaux marins sur 10 ont du plastique dans l’estomac ? C’est poëlant, comme dirait Tefal.
 
Bon. Tout ça, on le sait, au moins à peu près. Les informations sur les dévastations opérées par l’activité humaine et sur la gabegie mondiale sont sur-disponibles. Même quand on ne les cherche pas, on les trouve. On est tous infobèses. Juste envie, là, de me rappeler quelques trucs que je peux faire – ou faire plus - pour partager avec vous mon côté colibri :
 

  • Diminuer mes emballages. Les systèmes de consignes ne sont plus guère à la mode, mais on y revient doucement. Je peux en tous cas privilégier les achats en vrac, avoir mes propres contenants, mes sacs réutilisables. Je ne suis pas obligé d’attendre que la loi interdise l’usage des sacs plastiques à usage unique.
  • Favoriser ce qui est produit en agrobiologie, les circuits courts, l’économie circulaire. Je ne parle pas du bio industriel – c’est mieux que rien peut-être, mais pas sûr. Faire un peu de vélo ne me fera pas de mal, pour aller directement chez le producteur, ou dans la boutique qui n’est pas tout à côté mais qui se fournit local.
  • Limiter ma consommation de protéines animales. J’adore les sushis ? Je me damnerais pour une souris d’agneau ? C’est bon aussi quand je me l’accorde par exception. Et si je limitais ma consommation tout court ? Après enquête, mes artères sont d’accord.
  • Trier mes déchets. Si j’ai un jardin, un balcon ou un peu de place dans ma cuisine, je peux (lombri-)composter. Mais si, c’est mignon les vers ! Et pour ce qui n’est pas biodégradable, respecter les 3R. Rouspéter-Regretter-Refiler ? Non. Réduire-Réutiliser-Recycler. 

Tout cela est vite dit, et fort succinctement. Mais il ne s’agit que d’un billet, n’est-ce pas ? Et je m’en voudrais s’il n’était pas aussi un peu doux. Arrêtons donc là l’enfoncement de portes (de frigo) ouvertes. Je me dis surtout que, en deçà de mes comportements de consommateur, il y a ce que je peux identifier de sentiment d’avidité en moi, de besoin d’avoir, de renouveler, qui est le moteur essentiel. L’écologie, c’est aussi la relation que j’entretiens avec moi-même. Et là, pas de doute (mais gardez ça pour vous), il y a du compostage à faire.
 
[1] Il s’agit là de la seule « production » directe. Si l’on ajoute la ventilation par habitant des déchets issus du BTP, de l’industrie ou de nos collectivités, on approche plutôt les 17 kg / hab. ! Source : Zéro Waste.